« Ada - der intelligente Raum » - Universität und ETH Zürich an der Expo.02


		Avantages et limites
		Déclarations
			Rodney Douglas
			Paul Verschure
			François Höpflinger
			Rolf Pfeifer
			Peter Stamm
			Ray Kurzweil
		Impressions
		Concours

Peter Stamm, écrivain et journaliste



Photo Mirjam Wirz, 1999

Peter Stamm est né en 1963. Il est écrivain et journaliste. Après un apprentissage de commerce, il a étudié pendant quelques semestres la langue et la littérature anglaises, la psychologie et la psychopathologie et a vécu de longues années à l’étranger. Il a travaillé pour plusieurs stations radio et écrit des pièces, des romans et a contribué à divers ouvrages.
www.peterstamm.ch

Les articles suivants ont été écrits pour les magazines «Metropol» et «Nebelspalter».

Des futurologues bêtes et des ordinateurs bêtes

Dans les années 70, des scientifiques de renom prédisaient qu’avant l’an 2000 l’intelligence des ordinateurs dépasserait celle des hommes. Mais même aujourd’hui, les ordinateurs ne peuvent pas plus que ce qu’ils ont toujours su faire: calculer. Calculer plus rapidement certes, mais il n’a jamais été construit un ordinateur qui n’ai eu ne serait-ce qu’un soupçon d’intelligence. Tout simplement parce que personne ne sait comment fonctionne l’intelligence, comment naissent les émotions et ce qu’est la conscience. Les ordinateurs savent jouer aux échecs parce que les échecs obéissent à des règles simples. Le monde lui ne fonctionne pas selon des règles. Lorsqu’il s’agit de comprendre une phrase ou simplement d’avoir une émotion, les ordinateurs sont totalement inaptes.

(extrait de: Peter Stamm: Dumme Futurologen. Dumme Computer. Rubrique dans «Metropol», 7.1.2002, p. 7.)






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Peut-être feront-ils des choses dangereuses ensemble

Il n’existe certes aucune science qui promet autant que l’intelligence artificielle. En 1971 déjà, un rapport de la Cambridge University à l’attention du gouvernement britannique mentionnait: «Dans aucun domaine de l’intelligence artificielle les découvertes faites jusqu’ici n’ont provoqué les effets promis.» A cette époque, des chercheurs en intelligence artificielle de renom prédisaient que «parmi les possibilités des années 80, il y aura une intelligence universelle basée sur les connaissances humaines» et qu’en l’an 2000, l’intelligence des ordinateurs dépasse probablement celle des hommes. Une prophétie qui avait déjà été faite 15 ans plus tôt. Eh bien, Messieurs les informaticiens se sont bien trompés. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas leurs successeurs de réitérer aujourd’hui des prévisions tout aussi folles. Tant que la date promise n’est pas trop proche, il est possible de répéter les mêmes bêtises. Comme les astrologues, les spécialistes en intelligence artificielle spéculent tranquillement tout en sachant que vingt ans plus tard, plus personne ne se souviendra de leurs fantasmagories.

Mais d’où les informaticiens tirent-ils l’idée de comparer leurs ordinateurs avec notre cerveau? Uniquement parce que les deux savent calculer? Personne ne penserait à comparer un tonneau à un estomac, même si on peut remplir les deux avec du vin. Personne ne penserait à comparer un marteau avec une main, même si les deux peuvent enfoncer un clou, le marteau encore mieux que la main. Et un bonhomme de pâte n’est pas encore un homuncule même si les deux sont très semblables. Mais alors d’où les informaticiens tirent-ils l’idée de comparer leurs machines avec un cerveau? Les ordinateurs sont certes des outils géniaux qui peuvent faire des choses étonnantes. Mais un cerveau est constitué d’environ cent milliards de cellules et chaque cellule a des centaines de connexions avec d’autres cellules et est en elle-même un plus grand prodige que n’importe quel ordinateur. Il ne suffit pas de compter des zéros et de comparer des giga avec des giga.

(extrait de: Peter Stamm: «Vielleicht werden sie gefährliche Dinge miteinander tun.» Dans «Nebelspalter», 10.7.1995.)






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